Cancer : hypnose et sophrologie
« Il est urgent de changer notre regard sur ce que nous appelons malades, et urgent qu’eux aussi changent le regard sur eux-mêmes. Il existe un niveau de l’être qui reste intact. Il existe un lieu en chacun où nous sommes non seulement guéris, mais rendus déjà à nous-mêmes. La maladie est un accident, un malheur, une épreuve qui n’atteint pas le noyau. C’est à ce noyau que je m’adresse en vous parlant non pas parce que vous serez un jour guéri, mais parce que dans mes yeux vous l’êtes déjà. Non pas parce que l’espoir me porte que vous serez un jour à nouveau entiers, mais parce que la certitude est en moi que déjà vous l’êtes.» (Christiane Singer, Où cours-tu ?, Albin Michel, 2001, p.34)
C’est en cela qu’il faut rebattre les cartes pour se redécouvrir. Non pas en tant que sujet passif à son rétablissement de par les uniques traitements médicaux, mais aussi acteur et créateur assertif de sa propre guérison. Et croire au plus profond de soi en cette posture salutaire devenant ainsi totalement holistique, ouverte, dynamique, combative.
Le cancer est souvent annoncé de manière abrupte et brutal. Quand bien même tout allait plus ou moins bien c’est une déflagration existentielle qui nous assaille. Elle nous sort hors du temps, de la métronomie linéaire du quotidien. Puis surgit soudainement un futur où la confrontation avec notre propre mort devient une réalité. Sidération, colère, culpabilité, abattement, avec des difficultés à le vivre pour l’entourage. Dans ce contexte, la mobilisation de toutes nos ressources se déploie systématiquement. L’instinct de survie ainsi activé, il agit et préempte toutes nos actions au bénéfice de la guérison.
Le mot conscience au cœur de la définition de la sophrologie prend tout son sens : « La conscience est la force responsable de l’intégration de toutes les structures de l’existence de l’être. » (Dr Alfonso Caycedo, père fondateur de la sophrologie).
En hypnose comme en sophrologie la conscience est abordée en tant que phénomène d’énergie. Vivante elle capte toutes les informations externes, internes par le biais de nos sens en les corporalisant, les traitants puis les intégrants. Si la Conscience reste une abstraction indisciplinée dans de nombreuses professions. Elle ne se résume pas à ces quelques mots en sophrologie elle se découvre aussi par la phénoménologie. Oui, la Conscience est La clé de voûte de la sophrologie comme en hypnose humaniste.
Par conséquent, elle participera au renforcement et à la stimulation des ressources en tant que Force afin de faire face à la maladie et ses symptômes.
La sophrologie et l’hypnose ne guérissent pas le cancer. Par contre, elles sont reconnues par le dernier Plan Cancer du ministère de la Santé. Et l’Institut National de Cancer comme un soin oncologique de support aux traitements : chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, etc. À juste titre : « En 2015, une étude menée par le CHU de Limoges montrait que 95% des patients bénéficiant de séances de sophrologie s’estimaient satisfaits de ce suivi avec un taux d’anxiété passé de 5 à 2 sur une échelle de 10. » (Psychologie magazine, octobre 2017)
Les traitements entraînent des effets secondaires inconfortables : douleurs, nausées, fatigue. Alors, il est envisagé des techniques liées au relâchement musculaire, des tendons. Puis, en imagerie mentale pour stimuler des capacités de guérison.
De plus, les patients sont souvent confrontés aux interventions chirurgicales. Celles-ci peuvent entraîner une modification physique, physiologique. Parfois, la représentation et le changement du schéma corporel sont mal vécu. La sophrologie, l’hypnose, préparent à ce type d’intervention avant et après afin de restructurer positivement l’image de soi.
Ici la sophrologie et l’hypnose sont des supports dans une relation d’aide et d’accompagnement. Les séances permettent de verbaliser et libérer le négatif, les pensées anxiogènes, tout en renforçant les capacités innées du patient.