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hypnose-deuil-85-vendee-luçonamour-animal-sophrologie-antoine-auge-niellyHypnose et sophrologie : deuil de son animal

 

 

Quand on donne une place prépondérante à nos animaux et qu’ils décèdent, leurs absences créent souvent un vide tout aussi douloureux que la perte d’un proche, d’un ami…
En France, en parler est presque un tabou alors que dans d’autres pays il s’agit d’un vrai travail de deuil. En effet, faire le deuil de son animal est trop souvent sous-estimé et mal compris.

Si l’animal est un être qui respire, sensible (des sens), il est mobile et se reproduit. Qu’ils soient vivant sur la terre, dans l’eau, dans les airs, animaux sacrés, tabous ou profanes, les études démontrent qu’ils seraient tous (cacatoès, abeilles, tortues, poulpes, bonobos, cochons… ) doués d’intelligences, très singulières et subtiles. Ce nouveau paradigme (peut-être oublié par notre propre évolution) est obtenu sans comparaison direct avec l’intelligence humaine. Nous ne sommes pas forcément les plus intelligents. Cette observation factuelle de leurs capacités cognitives est bien réelle : ils ont des émotions (joie, tristesse, colère, peur…), communiquent… Oui nos animaux ont des états mentaux ultra sophistiqués et complexes dont nous n’avons pas encore saisi tous leurs sens. Le comprendre ? D’où leurs représentations symboliques de ce vide inintelligible de ce qu’ils sont réellement dont passe toutes les civilisations jusqu’aux temps immémoriaux des anciens humains, sorciers, chamanes d’Afrique, d’Orient, d’Amérique, du feu et de l’eau, de cette nature féconde, brute, de la survie, des cavernes et des premiers homos sapiens. A notre niveau, combien de personnes rapportent-elles des récits dont l’animal fait preuve de dons extra sensoriels, de récits incroyables témoignant d’intelligences évidentes, de sens augmentés, d’ubiquités, voir de conscience de soi ? Des chiens pouvant sentir qu’une personne est malade, aux chats mourants attendant le retour de leurs maitres afin de conclure l’ultime adieu… Arrive le décès, la séparation et le travail de deuil à accomplir…
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Le témoignage de Sophie et Paul, leur chatte Badi. Sophie raconte :
« Nous sommes partis en vacances alors que notre minette souffrait d’un carcinome sous-cutané angles-latranchesurmer-luçon-depression-hypnose-deces-antoine-auge-niellynasal. Nous l’avions laissé à un proche, ma sœur, afin qu’elle s’occupe d’elle. Il était presque certain qu’elle allait mourir dans les jours suivants et quelque part nous ne pouvions absolument pas supporter psychologiquement l’idée de l’accompagner dans ses derniers instants. Deux jours après notre départ, elle décéda. Ma sœur me détailla toute la scène. C’est elle qui l’accompagna dans ce départ, jusqu’au bout, elle la cajola et lui parla jusqu’au dernier moment… Badi donna son dernier souffle tout en ronronnant. Badi était incroyablement tendre et douce, attentionnée, ce fut ma compagne troubadour de tous les instants. Cet événement fut vécu comme une tragédie pour nous deux. À tel point que son décès enclencha des changements profonds sur notre rapport à nous-même, à nos vies, à tel point que nous avons été obligés de regarder nos maux existentiels. »
Quand Paul évoque ces souvenirs : « La douleur causée par cette perte et toujours là, je ne peux m’empêcher de pleurer quand je repense à elle. »

 

Éloïse évoque la simplicité à vivre sa relation avec son chien, un yorkshire-terrier, car :  « Un animal peut vous aimer sans condition ils ne sont pas dans le calcul, la perversité, ils sont entiers et vous aiment pour ce que vous êtes, sans jugement et c’est ça que j’apprécie. »
Stéphanie parle du décès de sa chienne, un teckel à poils ras, comme la perte d’une amie, d’une sœur : « Elle était belle à sa manière et surtout drôle, je l’appelais de temps en temps ma grosse saucisse, mais c’était sa manière d’être et sa présence que j’aimais plus que tout. »

Et quand on parle de présence, on peut évoquer tout autant l’absence, le vide parfois sidéral que certains ressentent quand le deuil est aussi douloureux.

Affronter l’apathie et l’indifférence des autres… Les sempiternelles phrases : « Tu n’as qu’à en reprendre un autre », « ce n’est qu’un animal tu devrais relativiser »
Stéphane ne comprend pas comment peut-on lui répondre de la sorte : « C’est comme si on me disait ma mère est morte alors reprends en une autre ! » C’est dans ce rapprochement entre la perte d’une personne proche et d’un animal qu’il y a une incompréhension. Ce malentendu est logique quand il n’y a pas eu suffisamment d’intensité vécue avec un animal. Il s’agit d’une expérience profonde et ceux qui ne l’ont pas vécu ne sont pas sur les mêmes ressentis.
Aurélie raconte un épisode assez incongru dans un cabinet vétérinaire : « L’annonce du cancer de mon chat a été faite par un vétérinaire remplaçant du mien. Il m’a annoncé la nouvelle en se tapant de rire la jambe et avec une joie franchement non dissimulée en disant que mon vétérinaire était le meilleur et qu’il avait décelé son cancer avant même les examens, je suis ressorti du cabinet effondrée et en larme ».
deuil-hypnose-hypnose Vendee-luçon-larochesuryon-sophrologie-antoine-auge-niellyPauline culpabilisa le jour de la mort de son cheval :
« La douleur fut bouleversante, je ne me souviens pas avoir autant souffert, même pour le décès de mes proches. C’est ce qui m’a surpris et me fit culpabiliser. »

 

On ne peut pas hiérarchiser, comparer, anticiper même. La peine est propre à chacun de nous. Elle est encore une fois forgée en fonction de nos expériences, de nos histoires de vie, de notre relation à l’animal.
Et parfois ces liens tissés tout au long de sa vie s’imprègnent d’une partie de soi. Un peu comme si l’animal était représentatif du prolongement de nos consciences, de nos bras, nos yeux comme du chien d’une personne non voyante, du cavalier et son cheval, du chien participant au jogging matinal…
mort-peur-hypnose-CHD-hopital-cliniquestcharles-85-vendee-larochesuryon-luçon-stgillescroixdevie-antoine-auge-niellyD’autre part, le degré de souffrance n’a aucun rapport suivant leurs tailles, leurs durées de vie, leurs races : chat, chien, lapin, oiseau, serpent, mouton, vache, c’est encore une fois l’expérience vécue qui prime. Elle est propre à chacun de nous. Ici le spécisme n’a pas sa place.
Maud : « Petite je me promenais souvent dans le jardin de mes parents et un jour je découvris un rouge-gorge (je crois) mort. Il était magnifique et doux. Je lui fis un petit cercueil avec des objets dont une petite croix. Une vraie sépulture en fait. Puis je m’adressa au ciel pour qu’un jour il revienne et vole de nouveau. Cet épisode m’affecta pendant des semaines. »
Delphine : « J’ai ma chienne Loly depuis 2 ans et le lien qui nous lie est très fort , j’y suis plus attachée que certains humains, elle détecte tout mon ressenti et moi également ( j’ose même pas songer lorsqu elle sera plus là).« 

 

Le témoignage de Nicole : Elle est entrée dans ma vie et dans mon cœur très timidement. À deux mois, à peine sevrée. Je suis plutôt  » chat” a priori et pourtant… Cette chienne m’a conquise et m’a offert 11 belles années de sa vie. Beaucoup d’amour, de complicité (elle m’a souvent consolée), de joie aussi, car très joueuse et pleine de Pep’s. Et puis un jour, AVC ou méningite, je ne saurai jamais, tout a basculé. Et en trois jours elle s’est dégradée. Ne pouvant plus tenir sur ses pattes, ne pouvant plus aller dans le jardin, ne pouvant plus soulever la tête. C’était un déchirement de la voir ainsi. Nous savions que c’était la fin, mais quand ? Je ne supportais pas de la voir ainsi et je lisais dans ses yeux sa demande… La véto nous avait dit que ça pouvait aller vite comme ça pouvait durer plusieurs semaines. J’ai pris une des décisions les plus difficiles de toute ma vie. Nous l’avons emmenée le jeudi 18 avril 2013 à 18h. Elle s’est endormie dans mes bras, tranquille. Je la caressais, je lui disais  » merci, au revoir, je t’aime… » Et quand son cœur a cessé de battre, j’ai libéré les larmes. Les jours qui suivirent furent difficiles. Je l’entendais aboyer dans le jardin, j’avais l’impression de la voir encore. C’était troublant. Je rêvais d’elle Je pense qu’elle était encore là, et qu’elle voulait m’aider. Et puis, 15 jours après, j’ai récupéré des cendres. Ce moment a été assez douloureux encore, mais elle est avec nous, quelque part, discrètement. Et ça me fait du bien de penser qu’elle sera toujours avec nous. Cette chienne merveilleuse qui a été  » le  » chien de ma vie. Reparler de cet épisode a fait remonter les émotions et les larmes.
Cette douleur étant souvent l’égale d’intensité que la perte d’un proche elle est d’autant moins exprimée, car incomprise et gardée au fond de soi. Par conséquent, la parole n’était pas libérée tout comme les émotions (tristesse, colère, culpabilité…) et le travail de deuil peut être bien plus long. Il s’agit de trouver une écoute : le vétérinaire, un groupe de parole, un psychologue, sophrologue, hypnothérapeute… Le but étant de se libérer du trop-plein dont le poids peut faire basculer vers la dépression.

 

Loïc explique que suite à sa séparation, avoir laissé son chat à son ex compagne. Elle-même avait une minette et il ne concevait la séparer du mâle, mais : « depuis c’est un déchirement, chaque pensée allant vers lui me sont d’une tristesse infinie, il était une partie de moi… »

 

Le témoignage d’Agnès en est éloquent : « Ma minette que j’ai eu quand les enfants étaient petits. Nous l’avions appelée princesse. Et la maladie (cancer du chat) l’a emportée. Des soins et des soins chez le veto pour la soigner… Et elle est partie à la demande du vétérinaire. Et là, drame familial. Des pleurs. Des émotions. Des photos retrouvées et placardées dans la maison. Elle avait quelque chose en elle qui a fait que l’on ne pouvait pas l’oublier. Nous avons pleuré comme si c’était un être humain. Nous avons ressenti les mêmes émotions et le même manque lié à sa disparition. Par contre nous restions discrets de peur d’être incompris face à cette réaction. Seuls ceux ayant vécu cet événement pouvaient comprendre. Exactement comme avec les humains. Les sentiments sont les mêmes. Ça fait 5 ans et on parle toujours d’elle même si nous avons eu d’autres chats depuis. Et d’autres sont morts et nous n’avons pas eu la même attitude. Je ne sais pas pourquoi… »

 

De l’importance de procéder aux rituels comme si c’était un être humain.

 

Sophie a choisi de conserver ses cendres afin qu’elle puisse être dans son propre cercueil. Aurélie a inhumé sa chienne Myrtille dans le jardin, au pied de son arbre préféré, en lisant un poème, tout comme Patrick à côté des thuyas et de ses deux autres Fox Terrier : Lutin et Pimousse. Carole a opté pour une crémation collective afin que son animal ne soit pas seul pour aller là-haut. Choisir comment souhaite-t-on disposer le corps de son animal permet de mieux accepter son décès, de franchir cette étape avec plus de sérénité.

 

Dès l’annonce du décès et parfois même avant, c’est le corps qui devient le réceptacle de nos émotions. La sophrologie constitue une aide précieuse pour se ré-ancrer face à la rupture existentielle provoquée par le décès. Physiologiquement, ce choc peut provoquer des dyspnées, avec parfois des sensations de ne plus cohabiter avec le réel, lourdeur du corps palpitations, fatigue chronique, apathie… Voir le syndrome de Marie-Antoinette et plus grave encore, dépressions, crise cardiaque… C’est l’activation du phénomène de conscience, par sa représentation corporelle dans sa vivance si cher à la sophrologie que le cap du deuil peut se franchir avec plus de douceur, de paix, de profondeur. Il s’agit de focuser sur sa respiration, son rythme cardiaque tout autant sur les sensations corporelles. Agissant ainsi, ces techniques nous ramènent au cœur de notre existence, dans le présent, en sécurité.

 

De même la colère et la tristesse sont là aussi des flux émotionnels ayant besoin d’être exprimées, libérées au travers d’exercices corporels et de visualisation.

Quant à l’hypnose, elle sera bien utile pour recalibrer les liens fixés entre l’animal et la personne. Il s’agira de couper certains liens (terrestres) pour en consolider d’autres… De nature intangible…

Travail sur le cœur, les symboles, les croyances… Et l’amour qu’on leur portera éternellement…

 

 

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