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alcoolisme-hypnose-hypnose Vendee-luçon-larochesuryon-drogue-antoine-auge-niellyOù en êtes-vous ? J’espère que vos résolutions animées par un bilan 2017, peut-être mitigé, sont toujours d’actualités. Dans tous les cas : que l’année 2018 vous apporte le meilleur du meilleur. N’en doutez pas : le meilleur arrive toujours. Certains sophrologues, hypnothérapeutes vous le diront : « le meilleur des prozac, c’est le projet » !

 

Et puis, laissons toute la place aux souvenirs : Noël, aux réjouissances des retrouvailles, aux moments de joie partagés, aux sourires, à l’amour de soi, des autres, à la fête, aux cadeaux, aux bons repas et… A l’alcool…Oui, l’alcool… Pendant toutes ces soirées vous avez sans aucun doute été en lien avec tous types de consommateurs : des modérés, aux mondains, aux fêtards, aux gros buveurs pourrait-on dire ? A l’inverse, certains n’auront siroté que de l’eau, quel affront ! Vous me direz : « pourrait-on parler d’autre chose, la Sophrologie, l’hypnose, le bien-être, la détente » ? Oui, je sais, c’est un sujet compliqué et désagréable mais dont la sophrologie et l’hypnose peuvent avoir un rôle.

 

 

La consommation des autres suscite l’interrogation sur son rapport à l’alcool. Alors ? Où en êtes-vous ? Vous est-il arrivé de penser le lendemain d’une gueule de bois : « demain j’arrête » ? Ou alors d’oser en parler du bout des lèvres à des amis : « tu crois que je bois trop ? » Questions émergentes d’une infime partie d’un iceberg immergé par d’autres questions dont on ne voit pas le fond de peur de s’y perdre, de peur de se découvrir soi-même. Alors on minimise et on se rassure en prenant comme cadre référant des proches, des amis, des connaissances dont la consommation tend à être au moins équivalente que la nôtre. C’est une des stratégies du déni et c’est un piège. Il s’installe, bien profondément. Les années passent et d’une consommation « normée » de 2 à 3 verres maximum par jour (ce qui ne veut pas dire qu’elle est à faible risque) on fleurte avec une consommation excessive. Les semaines, les mois s’en suivent, les alcoolisations répétées aussi, se phagocytant dans la pathologie, dans la boucle chronique, addictive.

 

 

Alors, ai-je un problème avec ma consommation d’alcool ?

 

Si c’est une question que vous vous posez alors vous savez comme moi qu’il existe de nombreux tests sur internet (en voici un : http://www.alcool-info-service.fr/evaluer/etape_1?update=1 )

 

Alors si vous souhaiter une auto évaluation rapide, elle se résumerait à une seule question dont vous seul avez la réponse : « pourquoi et comment buvez-vous ? » Quand la consommation perd sa notion de convivialité et qu’elle pose problème par une quantité absorbée de plus en plus importante avec des conséquences négatives sur sa vie alors la réponse est toute faite. « Reste » à en prendre conscience.

 

Oui, on sait : Les conséquences physiques sont nombreuses, beaucoup trop. Une consommation excessive entraine des complications hépatiques, neurologiques et cardiovasculaires. Vous trouverez la liste ici. Et généralement, une consommation excessive d’alcool est presque systématiquement associée à une consommation d’autres produits addictifs, comme la cigarette. L’addition des addictions peut vite se chiffrer par des coûts irrécupérable sur la santé.

 

Oui, on sait : Les conséquences mentales sont graves et aliènent toutes vos fonctions cognitives. Un alcoolisme révèle des troubles psychologiques : dépressions, anxiété. Oui l’alcool est un des antidépresseurs les plus puissants mais dès que ses effets « bénéfiques » ont disparu le rebond des symptômes d’angoisses revient avec plus de vigueur alors on recommence. C’est un cercle où les fins peuvent être malheureuses.

 

On sait : Les conséquences sociétales, familiales vous les connaissez : « on attire à nous ce qui émane de nous ». Les amis non buveurs s’éloignent et/ou c’est vous qui faites ce choix (craignant qu’on vous juge accro). L’alcool est un faux ami, il nous amène aussi à nous isoler des autres et on préfère se rapprocher de la compagnie de ceux dont la consommation sera la même. La sphère familiale devient un lieu où les tensions et les disputes apparaissent, de même que les violences qui en résultent (50% des violences conjugales sont liées à l’alcool)¹ . Les dégâts peuvent être dramatiques. La spirale infernale continuant et arrive problèmes judiciaires et financiers…

 

Oui, c’est un cauchemar et ils touchent toutes les catégories sociales.

 

Après le tabagisme (73 000 morts par an)², la consommation d’alcool fait partie de la deuxième cause de décès prématurée en France : 49 000 décès par an³, soit une ville comme Annecy, Cergy-Pontoise, Hyères. Et si on cumule les deux : alcool et tabac, c’est la population d’une ville comme Clermont-Ferrand tous les ans…

hypnose Vendee-luçon-larochesuryon-hypnose-alcoolisme-stress-angoisses-depressions-antoine-auge-niellyLe déni :

-Je ne bois jamais le matin.
 -Matthieu boit plus que moi.
-Il faut bien faire la fête.
-Il faut bien mourir un jour.
-Ce ne sont pas quelques verres qui vont me faire du mal etc…
Dans la théorie psychanalytique, le déni porte autant sur la réalité « extérieure » (perceptive) que sur la réalité ou le ressenti interne. On fait abstraction d’une partie de la réalité. C’est un aveuglement. Mais il n’est pas propre à l’alcoolisme. D’une certaine manière, on le fait tous plus ou moins et selon les situations. Pourtant dans le cadres des addictions c’est un véritable problème. Dans la sphère familiale, quand elle est co-dépendante ou pas, elle va protéger la personne dépendante. L’alcoolisme est un vrai tabou. Mais peu à peu la dépendance prendra plus de place alors elle sera pointée du doigt. La personne aura tendance à nier l’évidence, le fossé se creusant, cela engendrera un repli sur soi, chacun campant sur ses positions.

 

 

Des stratégies sont mises en place. Je me rappelle d’une personne alcoolique rentrant de son travail. Il achetait ses canettes de bières de 50 CL parmi les plus fortes (Amsterdam, 8,6 Bavaria ) et les cachait à sa femme dans le garage de la maison. Fumeur, il avait décrété du jour au lendemain ne fumer que dans son garage. Évidemment, c’était pour boire. Sauf que pour dissimuler totalement sa consommation aux yeux de sa femme il devait jeter ses canettes vides. En fait, il les aplatissait en guise de semelles et les glissait dans ses chaussures en partant tous les matins au travail…

 

 

Une auto analyse peut s’en suivre. Il tournera son œil interne sans comprendre le fonctionnement de sa dépendance et c’est l’autoflagellation. Des critiques aux jugements de soi la personne va tenter de se prouver qu’elle boit comme tout le monde. Elle essaiera de réguler sa consommation mais inévitablement, si la personne est dépendante, c’est l’échec assuré. La personne ne peut contrôler sa consommation : un aveu terrible qui isolera encore plus le malade dans une chute intérieure terrible, de peurs, de souffrances…

 

 

Le regard que porte la société sur l’alcool est complexe et ne permet pas pour au malade de prendre conscience de son alcoolisme. Alors même qu’elle aura conscience de la problématique alcoolique du malade, elle va quand même l’encourager à consommer comme par exemple pendant la période des fêtes, des anniversaires, des apéros, des sorties entre amis : « tu es sûr ? Tu ne veux pas un petit verre ? Si tu bois juste un verre ça ne fait pas de toi un alcoolique !? »

 

 

Refuser de boire peut-être parfois un acte héroïque mais ô combien nécessaire pour le malade. Si la société incite le passage à l’acte ce n’est pas par méchanceté mais de l’ordre de l’inconscience, d’une grave méconnaissance du sujet. Entendons-nous bien, dans le fond qu’est ce qui dérange car il s’agit juste d’UNE consommation parmi tant d’autres. Boire ou ne pas boire est-ce cela qui définit un individu d’un autre ?

 

 

Comment s’en sortir ? Les solutions :

 

 

Autant il y a quelques années on ne parlait que d’abstinence autant aujourd’hui on peut aussi parler de réduction. Choisir l’abstinence n’est pas forcément envisageable pour certaines personnes et l’option d’une diminution leur semblerait plus tolérable. Le principal, c’est comment vous le sentez ? Si la question se pose pour vous ou un de vos proches une bonne chose à faire : parlez ! Surtout, ne restez pas isolé. Allez dans les groupes d’entraide ils sont là pour ça et vous accueillerons les bras ouverts et ça marche, très bien même ! Parlez-en à votre médecin, votre psychologue, votre psychiatre, votre sophrologue, hypnothérapeute, allez dans les associations d’alcooliques, les forums d’entraides : entourez-vous !

 

Là aussi, on peut parler de stratégie. Il faut installer durablement une prise de conscience. Elle peut se faire en invoquant les habitudes alimentaires, les dérèglements liés aux insomnies, à l’impuissance. Mais aussi par l’évocation de comportements dysfonctionnels et dangereux liés à l’alcool : des troubles sexuels, des violences, un accident de la route…

 

 

L’alcoolisme est un sujet malheureusement tabou et on ne sait pas trop comment l’analyser quand on est dans l’alcool. Les proches et la famille peuvent sous-estimer et minimiser le mésusage de l’alcool par la méconnaissance de la problématique et par déni des habitudes familiales. Par conséquent, la prise de conscience passe par plusieurs stades et ils peuvent être très longs. Lorsque la vie nous fait mal, on aura parfois tendance à consommer plus que d’habitude pour alléger un mal-être profond. Pas besoin de boire beaucoup pour être alcoolique, le problème réside dans l’habitude, dans son comportement, comment et pourquoi s’est-elle installée de manière durable.

 

De plus, il faut chercher les facteurs de risques qui ont contribué à cet état et ils peuvent être nombreux : la recherche de sensation, de nouveauté, une faible estime de soi, des évènements de vie traumatique (violences, incestes…), la présence de comorbidités psychiatrique (troubles de l’humeur, troubles de conduite alimentaire…), les facteurs de risque sociaux, familiaux. Dans tous les cas la consommation chronique du produit renvoie forcément à des problématiques psychologiques profondes. Dès lors, elle n’est pas qu’addiction…

 

Si la question se pose pour Vous ou un de vos proches une bonne chose à faire : parlez ! Ne restez surtout pas isolé. Allez dans les groupes d’entraide ils sont là pour ça et vous accueillerons les bras ouverts, parlez-en à votre médecin, votre psychologue, votre psychiatre, votre sophrologue, allez dans les associations d’alcooliques et encore une fois : entourez-vous !

 

 

Et la sophrologie, l’hypnose ?

 

La sophrologie et l’hypnose peuvent se révéler être parfois efficace pour aider l’individu alcoolique à prendre conscience de ses difficultés et à commencer un redéploiement existentiel.

 

 

La sophrologie et l’hypnose peuvent permettre de franchir les étapes de doutes, d’obstacles, de difficultés avec plus de sérénité, de force et d’installer peut-être une abstinence plus profonde, plus durable, plus solide, afin de pallier les éventuelles rechutes et d’éviter les déplacements du manque par les autres substituts tel que le tabac, les aliments… Par conséquent, la sophrologie et l’hypnose permettent d’ouvrir une nouvelle dimension sur la connaissance de soi et de l’estime de soi (par le principe de pensées positives) et de rétablir la connaissance du schéma corporel (à la redécouverte des sensations).

 

De plus, la sophrologie et l’hypnose sont efficientes dans l’ici et maintenant et permet de mieux gérer les phénomènes de « craving » (pulsion à consommer). De plus, ils sont concomitants avec le stress, la fatigue, les émotions. Nous allons habituer le malade à travailler sur ces moments, à mieux gérer ces passages pour qu’ils soient moins appréhendés et à les verbaliser si c’est le cas, pour déjouer la culpabilité. Pour cela, nous utilisons les 4 premiers degrés de sophrologie.

 

En premier lieu, le travail va se situer dans le présent par des exercices d’ancrage, de respiration et de certaines techniques de visualisation spécifiques au comportement alcoolique : apprendre à nommer les verres qu’on ne boit plus, rompre avec les habitudes de consommer et gérer les « craving ». Le principe étant de limiter les éventuelles rechutes même si elles sont parfois nécessaires pour installer durablement une abstinence. Le but est de stimuler une image positive de soi dans l’ici et maintenant, de revisiter son intériorité par les sens de manière phénoménologique.

 

Puis, par des futurisations au moyen de tous les exercices spécifiques qui lui sont liées. Le schéma corporel est souvent mis à mal avant, pendant et après un mésusage d’alcool. Le produit aliène les sensations à soi, à son corps. Les modifications tant physiques que psychologiques sont édifiantes. Il s’agira de redécouvrir toutes ses sensations et le plaisir de se sentir « vivre » à travers ses sens et par la contemplation de soi. D’ailleurs, l’arrêt de l’alcool abouti à des résultats physiques spectaculaires au bout de quelques mois. Les personnes se redécouvrent dans un nouveau corps. C’est une vraie transformation globale de l’être sur tous les plans : physiques, mentaux, émotionnels. Aussi, le retour à la réalité peut être perçu comme de sortir d’une prison, la liberté peut être aussi brutale, soudaine car inattendue.

 

Imaginez la conscience d’un adolescent dans le corps d’un adulte de 60 ans ! Il redécouvre qui il est ou ce qu’il aurait toujours dû être. Stupéfaction intérieure qui fait émerger une réalité laissée de côté pendant des années. Et pour cause, tous les problèmes familiaux, sociaux, professionnels rejaillissent. Il devra faire face aux problèmes qui ont été à l’origine de son mal être, de sa souffrance, insupportable, insoutenable pour lequel le seul lieu refuge fut son addiction. La sophrologie et l’hypnose permettront d’anticiper et de redimensionner son existence avec un rapport de soi à soi affiné et de toucher sa vérité qui lui est propre sans peur (l’alcoolique vit dans le déni de soi, de sa relation aux autres, au monde). Les techniques de visualisation favorisent l’intégration d’une conscience enfin révélée, presque nouvelle. C’est pourquoi, elles favoriseront le positif de nombreuses situations épineuses, de moments forcément traversés par toute une série d’embûches.

 

Puis, viendra ensuite les exercices liés au passé. Et quel passé ! La sophrologie et l’hypnose amènent à réactiver les souvenirs positifs enfouis. Souvent le passé peut être associé aux évènements désagréables alors qu’il y a forcéments des moments positifs et il faut aller aux racines. La sophrologie va nous apprendre à sortir d’un pré carré fortifié et construit après des années et des années d’alcoolisation pour aller vers ce qui est désagréable et ce qu’on peut dépasser comme certains blocages. Enfin, nous allons travailler sur les valeurs, l’estime de soi (apprendre à s’aimer), la confiance, les émotions, sa relation à son passé pour mieux vivre son présent, sur ce qu’on est devenu avec un nouveau regard sur l’alcool.

 

Enfin, je rappelle que la Sophrologie et l’hypnose interviennent en accompagnement d’un suivi médical et psychologique. Il peut arriver que certains malades s’arrêtent seuls, néanmoins le travail en réseau est essentiel : association de prévention – groupe d’entraide – médecin – psychologue. A chaque malade sa thérapie, certains fonctionnent plus avec les uns qu’avec les autres.

 

En conclusion, si vous êtes touchés de près ou de loin par l’alcoolisme, n’hésitez pas à en parler autour de vous, ne restez jamais seul, entourez-vous, c’est la meilleure des solutions.

 

 

 

¹étude réalisée par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP)

²Source Agence de Presse Médicale (APM)

³Source INSERM